Le battement d’ailes d’un papillon peut-il provoquer une tempête au Texas ? C’est l’image qu’on donne le plus souvent quand on veut représenter la théorie du chaos. Réactions en chaîne où le point d’arrivée est imprévisible, indéterminable, échappe au contrôle. Il suffit d’une infime variation, et voilà que le temps se perturbe, que l’espace prend une autre tournure…
Je trace un cercle, puis un autre, et encore un autre, jusqu’à former le motif d’une rosace qui en appelle une autre : structure qui se déploie dans une répétition infinie d’elle-même. Je porte la plus grande attention à tracer des cercles identiques pour préserver mon processus, car je sais que la moindre déviation a ses effets sur tous les cercles environnants, et que je vais devoir agir en conséquence. Il faut tourner rond. Tentative d’une maîtrise improbable : le tissage s’étiole, les cercles entremêlés se dilatent ou se condensent. À une certaine distance -est-ce un hasard ?- le dessin prend des allures de nuage.